CADRES Colmar et environs

Cette tribune a été partiellement publiée dans les DNA du 23 mars 2023.

Ci-dessous la version intégrale

Des mots doux…

Alors que la concertation publique sur le passage de la D83 à 2×2 voies est officiellement ouverte depuis le 6 mars 2023, on peut s’interroger sur la volonté réelle des élus d’ouvrir la discussion auprès de leurs électeurs.

Pour rappel, le projet à 46M€ (chiffrage de 2018) d’euros vise à passer à 2×2 voies la section entre le carrefour des Oignons (à l’Ouest d’Eguisheim) au Sud, jusqu’à celui d’Ingersheim au Nord. L’objectif annoncé étant de réduire les ralentissements sur cette route qui généreraient un report des usagers vers les routes communales (Eguisheim, Wettolsheim), pratique également appelée « shunt ».  Les éléments de langage évoquent également le développement des mobilités douces… des modes doux… qui d’après les élus seraient améliorés avec la mise en place de cette rocade.

C’est dans ce cadre que les citoyens sont amenés à se prononcer entre le 6 et le 31 mars 2023. C’est la « concertation publique »

Si une réunion s’est bien tenue à Wintzenheim le 14 mars, tout laisse à croire que c’est plus à un exercice de style que nos élus s’adonnent qu’à une véritable écoute de la population.

Aucune information n’est disponible sur les panneaux d’affichage des communes, et pour accéder à l’exposition en mairie, il faut être renseigné, car à Wintzenheim, c’est au premier étage qu’il faut se rendre, sans qu’aucune indication ne soit visible du hall d’entrée.

Une fois sur place les maigres panneaux mis à disposition ne permettent pas de se faire un avis, étant donné que ni les études de projection des flux, ni les plans, ni les budgets n’ont été mis à disposition du grand public. A titre d’exemple, aucun panneau ne mentionne que les flux de voiture vont augmenter de 15%, chiffre pourtant confirmé lors des rares permanences.

Alors Mesdames, Messieurs les élu.e.s, qui avez voté, qui soutenez ce projet, montrez-nous que vous êtes dans une véritable logique de concertation, montrez-nous en quoi ce projet est d’utilité publique.

Tout d’abord, sur la légitimité de ce projet.

Lors de la réunion du 14 mars, qui a fait salle comble, pas un citoyen ne s’est plaint, ni des ralentissements, ni de l’usage des raccourcis communaux. L’argument principal étant la suppression des « shunts » dans les communes attenantes, il convient donc de diffuser l’intégralité des différentes études préalables réalisées, car le constat ne semble pas partagé par les usagers qui utilisent ce tronçon quotidiennement.

Comment est-il possible pour les citoyens de donner leur avis sans les études mises à disposition ?

Où se situent les ralentissements et où se situeront-ils si le projet venait à être réalisé ? Combien de véhicules empruntent les shunts actuellement ? Et de quels raccourcis parle-t-on réellement ?

Trop de questions sans réponses.

Sur le développement des mobilités douces et alternatives.

Le deuxième argument autour du projet est l’amélioration des conditions pour les usagers des mobilités douces (piétons, cycles…). Ces travaux favoriseraient les traversées Est-Ouest de la D83 pour les cycles notamment.

En l’état actuel des choses, ce n’est malheureusement pas le cas. Alors que les différentes associations de cyclistes ont réalisé une reconnaissance afin d’établir une liste argumentée de recommandations, aucune des suggestions n’a été retenue.

Un premier exemple, au Sud. L’aménagement prioritaire est un souterrain au sud du rond-point des Noyers, route des Tonneliers, afin de rejoindre directement Ricoh. Avec cet aménagement, la gare de Colmar est à moins de 5km du centre d’Eguisheim en modes doux. En d’autres termes, Colmar-Eguisheim en porte à porte sera aussi rapide à vélo qu’en voiture. Par ailleurs, le rond-point des Noyers est extrêmement dangereux, et les rares cycles qui l’empruntent sont des cyclistes aguerris. Cet aménagement sécurisera donc les cyclistes réalisant quotidiennement ce trajet.

Cet aménagement figure bel et bien sur la quatrième affiche de l’exposition en mairie, mais ne figure plus dans les diapositives présentées le 14 mars. Par ailleurs, le budget prévisionnel ne prend pas en compte ce souterrain. Comment est-ce que les citoyens peuvent se prononcer alors que les informations sont contradictoires ?

Au Nord maintenant, dans le quartier de Logelbach. Le projet vise ici à mettre en place un pont qui culminera à 12 mètres de haut (c’est haut 12 mètres). La route passerait au-dessus de la voie ferrée.

Les quelques vues d’architecte mises à disposition laissent à penser à un aménagement de TER de banlieue parisienne des années 80. Et les multiples murs végétaux ajoutés aux photos (qui n’existeront jamais dans la réalité) ne font qu’attirer l’attention sur la laideur de l‘ouvrage.

Comme si le greenwashing ne suffisait pas, aucune liaison n’a été envisagée pour permettre de rejoindre la future piste cyclable depuis la rue Herzog. Résidents de Logelbach, à vous la cicatrice au milieu du quartier, à vous le Co2, à vous les décibels, mais n’espérez pas profiter de la piste cyclable Nord Sud. Vous devrez faire de copieux détours pour rejoindre le rond-point d’Ingersheim au Nord, le rond-point du Ligibel au sud (oui celui du Buffalo Grill, impossible à prendre à vélo), afin de pouvoir emprunter cette voie cyclable.

En 2023, il est inconcevable de mettre en place un tel ouvrage, sans réaliser une voie d’accès pour les cycles au niveau de la rue Herzog, et une traversée Nord-Sud accessible aux cycles et aux personnes à mobilité réduite au passage à niveau.

Les autres propositions faites en octobre 2022 par les collectifs de cyclistes (route du Tiefenbach, Halte de Wettolsheim…) restent également sans réponse.

Avec cette tribune, en gardant un esprit constructif et ouvert, nous vous demandons donc de mettre en place un véritable processus de démocratie participative en:

• Mettant à disposition l’ensemble des études préalables (projection de circulation, budgets, décisions, plans, impacts environnementaux…). Ces informations doivent être disponibles pour tous les citoyens, et donc par tous les moyens y compris numériques.
• Allongeant d’un mois la durée de concertation, jusqu’à fin avril, afin que les citoyens puissent se positionner sur les nouveaux éléments fournis.
• Mettant en place tous les outils de communication à votre disposition pour informer et susciter le retour des citoyens (sites internet, newsletter, tracts d’information, facebook, panneau d’affichages, mairies, cahier de doléance numérique…)

Au sujet des aménagements cyclables, si vous croyez vraiment que « les mobilités douces et les alternatives seront privilégiées », nous vous prenons aux mots :

Nous vous donnons rendez-vous sur le terrain avec vos vélos et vos gilets fluos. Nous emprunterons le rond-point des Noyers et nous essaierons d’aller au rond-point du Ligibel depuis la rue Herzog. Et on pourra terminer par un verre de l’amitié. Chiche ?

Ce qu’on attend de nos politiques en 2023, ce sont des modes doux, pas des mots doux…

Le Collectif des Collectifs

CADRes                                Colmar et Environs

Exa’Pousse                         Eguisheim

Deux actions en une seule journée le 21 septembre 2022!

Le matin c’est Elisabeth qui nous a représenté pour la réunion du comité des partenaires. La LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) fait obligation aux collectivités territoriales de réunir une fois par an un Comité des partenaires pour les informer et prendre leur avis sur les transports, en fonction des nouvelles obligations créées par le réchauffement climatique et la nécessaire transition écologique.

La réunion s’est tenue le mercredi 21 septembre dans la Salle des Familles, 19 Place du Capitaine Dreyfus de 9h à 10h30, à l’initiative de Colmar agglo.

Elle était présidée par Eric Straumann, maire de Colmar. Présence de Mme Ulrich-Malet, première adjointe et de représentants des services techniques. Les associations (Colmar Vélo – Docteur Vélo, moi-même pour Cadres Colmar etc) étaient représentées

L’essentiel de la réunion a été consacré à la présentation du réseau de transport TRACE. Le réseau actuel, déjà assez complet pour une agglomération de la taille de Colmar, doit être amélioré sur deux plans : augmentation du nombre d’autobus et élargissement de la desserte qui devra inclure plus de communes mais surtout augmenter la fréquence de leur desserte. Une carte du réseau en projet a été présentée.

 Actuellement certains secteurs sont bien desservis par les bus (par exemple quartier Europe) car cela constitue une nécessité sociale. Mais l’ambition affichée du côté des élus est que les habitants de communes telles que Ingersheim renoncent à la seconde voiture. Pour cela il faudrait augmenter la cadence de desserte de ces communes. L’autre ambition est que ceux qui ont besoin d’un moyen de transport avant 6h ou après 20h puissent avoir recours à l’autobus et non à la voiture individuelle (employés de la zone commerciale et industrielle).

Enfin, la grille tarifaire des bus TRACE qui était compliquée, avec un trop grand nombre d’abonnements et de tarifs, a été simplifiée.

Mais ces beaux projets sont menacés par l’augmentation énorme du prix du gaz, encore peu sensible pour les particuliers (grâce aux mesures gouvernementales), qui atteint de plein fouet les entreprises (de plus de 11 salariés) soumises au versement de la taxe mobilité. Le taux de cette taxe pour Colmar agglo est un des plus bas de France… pour faire face à cette augmentation, il faudra aussi que le versement de la taxe mobilité soit nettement plus élevé, une difficulté à venir pour les élus. Doubler le prix du ticket de bus n’est pas envisageable. Si la question du financement n’est pas résolue, la conséquence sera une diminution de l’offre de transports en commun (moins de bus TRACE), ce qui va à l’encontre de tous les projets présentés auparavant.

Le vélo et le développement des pistes cyclables n’a été abordé qu’à la marge. Le réseau des pistes cyclables est déjà dense. Le maillage est à compléter. On a évoqué le besoin qu’auraient certains usagers de disposer à Colmar de location de vélos pour un temps limité (une heure par exemple). Le directeur de Colmar Vélo – Vélo docteur a répondu que ce pourrait être mis en place si la demande était suffisamment importante.  M. Straumann a également répondu que le système type Vélib (à Paris) était trop coûteux pour une ville de la taille de Colmar. Il existe pourtant à Mulhouse. Pour sa part il serait assez favorable à la location de trottinettes électriques, mais il constate un rejet de ce mode de déplacement de la part des piétons.

L’après-midi, ce sont Dany et Didier qui étaient sur le terrain! Le CADRes Colmar et environs s’est associé à la TRACE dans une action de sensibilisation sur les angles morts.

Pour la sécurité du cycliste, il est important en effet de connaître ces zones qu’un conducteur ne peut absolument pas voir : il ne faut jamais y stationner, et aussi les éviter à proximité d’un virage, d’un carrefour ou d’un arrêt probable…

La permanence des membres du CADRes a permis des échanges fructueux avec des conducteurs de bus, des responsables de la société TRACE et les passants, dans une ambiance conviviale, appuyée par des animations sympathiques : cyclo-jus, quizz, tombola.

De nombreux responsables politiques sont venus manifester leur intérêt et leur soutien à cette initiative de la TRACE : M. STRAUMANN, Maire de Colmar, M. STOEBNER, Maire de Horbourg-Wihr et Vice-Président de la CAC pour les mobilités, Madame ULRICH-MALLET, de la Région Grand-Est (commission des transports).