À Bâle, les passants n’en croient pas leurs yeux : un canoë glisse sur la piste cyclable, propulsé par un pédalier et deux roues. À son bord, Fabian, trentenaire passionné de vélo, qui a décidé d’allier créativité, humour et mobilité douce. Rencontre avec un inventeur atypique.
Le 9 août 2025, à l’entrée de Soultzeren sur la départementale D417, un membre de notre association a été délibérément percuté par un automobiliste alors qu’il circulait à vélo.
Si nous saluons toute initiative visant à sensibiliser les usagers de la route, nous regrettons que la rédaction de cet article puisse laisser entendre que les cyclistes sont les principaux responsables des accidents mortels qui les concernent. Cette approche, proche du « victim blaming », est non seulement réductrice, mais aussi injuste.
Un raccourci dangereux L’article évoque cinq décès de cyclistes dans le Haut-Rhin depuis le début de l’année 2025, sans préciser les circonstances de ces drames. Pourtant, comme le rappelait le même journal le 16 juillet 2025, un cycliste a été renversé et tué par une automobiliste à Wittelsheim, après une embardée de cette dernière. Cet exemple illustre que la responsabilité des accidents ne peut être systématiquement imputée aux cyclistes.
Une approche globale nécessaire La sécurité routière doit être une priorité partagée. Sensibiliser les cyclistes et les usagers de trottinettes est utile, mais insuffisant. Il est tout aussi crucial de :
Renforcer la formation et la vigilance des automobilistes, notamment sur le partage de la route et les distances de sécurité.
Améliorer les infrastructures pour garantir des pistes cyclables sécurisées et continues.
Encourager une culture de la prudence collective, où chaque usager – piéton, cycliste, automobiliste – est conscient de sa responsabilité.
Un appel à l’équilibre Le CADRes Colmar et environs appelle à une approche équilibrée de la sécurité routière, qui ne stigmatise pas les cyclistes mais implique tous les acteurs. Nous restons ouverts au dialogue avec les autorités locales et les forces de l’ordre pour promouvoir des solutions durables et justes.
Carine, 57 ans, diététicienne à Colmar, est une habituée du vélo au quotidien. Active et passionnée de déplacements à deux-roues, elle se rend partout en pédalant : travail, courses, loisirs et balades autour de la ville. Mais cet été, sa vie a basculé lors d’un accident. Elle raconte.
Une cycliste convaincue
Depuis son adolescence, Carine utilise le vélo dès que possible. « Depuis que j’habite à Colmar, je fais du vélo tous les jours. C’est bien plus pratique que la voiture en ville », explique-t-elle. Au-delà des trajets utilitaires, elle apprécie aussi les balades pour le simple plaisir de rouler.
Le jour de l’accident
Tout a changé un soir, alors qu’elle se rendait à Colmar Plage. « Au croisement de la rue Kiener avec la rue Curie, un automobiliste a tourné à droite sans me voir et m’a renversée. J’étais pourtant sur la piste cyclable, avec un gilet jaune et un casque », témoigne Carine. Rapidement, des passants lui ont porté secours avant l’arrivée des pompiers.
Des conséquences lourdes
L’accident a laissé de lourdes séquelles : arcade sourcilière ouverte, coude cassé, opération et rééducation. « Ma vie est entre parenthèses. J’ai dû annuler mes vacances, je suis en arrêt de travail. Mon mari est devenu mon auxiliaire de vie », confie-t-elle.
Reviendra-t-elle au vélo ?
Si la blessure est encore récente, Carine ne perd pas espoir : « Il est trop tôt pour savoir, mais je vais mettre toutes les chances de mon côté pour trouver le courage de remonter en selle. »
Un appel à la responsabilité collective
Carine adresse un message fort :
Aux automobilistes : « Arrêtez d’être agacés par les vélos. Le conducteur qui m’a renversée pense qu’il n’a rien à se reprocher, alors qu’il a traversé ma voie sans regarder. »
Aux autorités : « Il faudrait une campagne de sensibilisation pour que les automobilistes comprennent qu’un cycliste doit être considéré comme un piéton. »
Aux cyclistes et usagers d’EDPM (Engin de Déplacement Personnel Motorisé) : « Ayez une conduite exemplaire pour que rien ne puisse vous être reproché. »
À tous : « Patience et courtoisie. On est tous un jour l’agacé et un jour l’agaceur. »
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À seulement 23 ans, Wira Théo a choisi une façon originale et engagée de se rendre chaque jour au travail : le vélomobile. Ouvrier maraîcher chez Éric et Caroline, passionné de jardinage et de tournage sur bois, il parcourt quotidiennement 30 kilomètres – parfois davantage – dans son drôle d’engin à trois roues. Rencontre avec un jeune homme qui a décidé de rouler autrement.
Du jardin au vélomobile
Depuis son enfance, Théo a toujours aimé le vélo. Avant d’avoir le permis et sa première voiture, il faisait tous ses trajets à bicyclette : « C’était que du bonheur », se souvient-il. Mais une fois motorisé, les kilomètres à vélo se sont raréfiés, au point de lui manquer. Un accident va changer la donne. Suite à une fracture du tibia, il profite de sa convalescence pour se renseigner sur les alternatives à la voiture. C’est là qu’il découvre le vélomobile, un vélo caréné à trois roues, stable, rapide et utilisable par tous les temps.
30 kilomètres par jour… et plus si affinités
Depuis août, il a repris le chemin du travail à la force des jambes. Son trajet quotidien représente 15 km aller, 15 km retour. Parfois, quand la fatigue n’est pas trop présente, il s’autorise un détour supplémentaire de 20 ou 30 km. Son vélomobile file entre 35 et 40 km/h, selon qu’il traverse un village ou roule sur la nationale. De quoi lui donner une allure qu’aucun vélo traditionnel n’aurait pu lui offrir sur une telle distance.
Les avantages du vélomobile
« Ce que j’aime le plus, c’est arriver au travail en étant bien réveillé, pas à moitié endormi comme en voiture », explique Théo. Et bien sûr, il y a le plaisir d’une activité sportive régulière. Si le plus difficile reste parfois le manque d’énergie le matin, la pratique ne l’a jamais découragé. Les automobilistes, dit-il, se montrent globalement respectueux. Il se souvient même d’une scène cocasse : « Un soir, j’ai dépassé un cycliste à 37 km/h. Il a tenté de me rattraper… J’ai accéléré à 50. Il a vite abandonné ! »
Un choix économique et écologique
Au-delà du plaisir, Théo voit aussi un intérêt économique. Le vélomobile, certes coûteux à l’achat, lui permet de réduire ses dépenses : « J’ai calculé qu’en un an, je devrais économiser environ 700 euros. Plus de gasoil, plus de vidange, et pas de PV pour excès de vitesse », sourit-il. Il estime également que transporter des marchandises à vélo, plutôt qu’en voiture, est une alternative crédible. « Ça marche tout aussi bien, parfois même mieux », assure-t-il.
Son conseil aux futurs cyclistes
Pour celles et ceux qui voudraient se lancer, Théo insiste : au-delà de 45 minutes de trajet, mieux vaut se tourner vers des vélos adaptés (vélomobile, speed bike, assistance électrique). Et surtout, ne jamais négliger la sécurité : « Un bon éclairage avant et arrière est essentiel. Le plus important, c’est d’être vu. »
Un mode de vie
Avec son vélomobile, Wira Théo a trouvé bien plus qu’un moyen de transport : une nouvelle philosophie. Un choix qui lui permet d’allier passion du vélo, activité physique et économies, tout en affirmant un mode de vie plus respectueux de l’environnement.
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